Comment cela se fait-il que certaines personnes aient tant de talents ?

L’américain Leon Michels, la quarantaine tout juste atteinte, a déjà une carrière musicale impressionnante de par sa versatilité et sa qualité. Membre fondateur de labels (Big Crown Records, Truth & Souls), de groupes (Sharon Jones & the Dap-Kings, Menahan Street Band, Lee Fields & the Expressions), il ne s’arrête pas là. Il se trouve qu’il est aussi producteur, multiinstrumentiste, et qu’il joue de presque tous les instruments sur ses disques, y compris sur celui-ci. À la tête de son groupe El Michels Affair, il publie depuis le début des années 2000 des disques de soul funk aux mélodies et aux harmonies bien reconnaissables. Elles associent le plus souvent saxophones et flûtes, et sont nostalgiques tout en étant très mélodieuses. On y entend les influences venues de l’afrobeat, de l’éthiojazz et de la soul. Ici, pour ce nouveau projet, il s’associe avec le chanteur anglais de reggae Liam Bailey. Le résultat de leur collaboration est un disque de dub rétro et funky, au son légèrement sourd et chaud que Leon Michels affectionne tant. Sur son disque précédent, Yeti Seasons (2021), c’était avec la chanteuse d’origine indienne Piya Malik que Leon Michels avait choisi de collaborer. C’est intéressant de voir un artiste emprunter différents chemins musicaux d’un disque à l’autre, d’autant plus quand les résultats sont très bons comme c’est le cas ici avec cette nouvelle collaboration. Un régal.

Ekundayo Inversions, de El Michels Affair meets Liam Bailey, 2022