Ethio-jazz legend Mulatu Astatke performs with the Heliocentrics at the Barbican Centre, London, September 29th 2010

Découvrez l'éthio-jazz grâce à notre playlist Youtube.

L'Afrique est un continent qui a une histoire complexe, par les nombreux peuples qui y vivent, et son histoire coloniale.

Les cultures originelles des pays africains se sont vues forcées de cotoyer la culture des colons. Sur le plan musical, il en résulte une infinité de musiques métissées.

Nos playlists vous proposent de découvrir, ou de redécouvrir,  certains genres de musiques africaines emblématiques, qu'elles soient traditionnelles ou contemporaines.

Éthio-jazz (Éthiopie)

L'Éthio-jazz est une appellation créée par le percussionniste et compositeur éthiopien Mulatu Astatke. Dans les années 1960, celui-ci part étudier la musique en Grande-Bretagne et aux USA. Il revient en Éthiopie dans les années 1970, et collabore avec un grand nombre de musiciens locaux, comme Mahmoud Ahmed. Sa musique fait cohabiter la diversité des musiques éthiopiennes traditionnelles et le jazz. Les cuivres y ont une place prépondérante, ils jouent les thèmes des morceaux et s'expriment plus librement lors de chorus, comme en jazz. Bien que Mulatu Astatke soit considéré comme le père de l'Éthio-jazz, il n'est pas le seul à innover. Dans les années 1960-1970, la scène musicale éthiopienne d'Addis-Abeba est en pleine effervescence. Les musiciens locaux se rencontrent et jouent dans les azmari bet, bars qui tirent leurs noms des azmari, ces poètes-musiciens éthiopiens, équivalents des griots d'Afrique de l'Ouest. Dans ces bars ont lieu des expérimentations musicales, qui mêlent les musiques traditionnelles éthiopiennes aux musiques alors en vogue en Occident, soul, funk, rock et jazz. À partir de 1974, la prise de pouvoir du dictateur marxiste Mengistu Haile-Mariam, va mettre un terme à l'effervescence musicale de la capitale d'Éthiopie. Celui-ci juge ces musiques beaucoup trop occidentales. Beaucoup d'artistes fuient alors le pays. Au milieu des années 1990, quelques années après la chute du régime de Mengistu Haile-Mariam, le Français Francis Falceto, du label Buda Musique, lance la série de disques Éthiopiques. Le quatrième volume servira en partie de bande originale au film Broken Flowers de Jim Jarmush en 2005. Ce coup de projecteur sur ce que Mulatu Astatke nomme Ethio-jazz, va inspirer de nombreux musiciens et groupes dans le monde entier.