Il y a des westerns qui paraissent peu réalistes.


First Cow n’est pas de ceux-là. Ici ni fusillade spectaculaire, ni poursuite effrénée. Pour son septième long-métrage, la cinéaste américaine Kelly Reichardt nous montre le quotidien d’une poignée d’hommes (il y a très peu de femmes dans le film), établis au milieu d’une forêt de l’Oregon. Nous sommes au début du XIXe siècle et la vie est dure pour les pionniers. « Chasse, pêche et perdition. » On suit le parcours d’un homme, qui tentera de survivre en mettant à profit ce qu’il sait faire de mieux, la pâtisserie. La forêt luxuriante de l’Oregon est omniprésente, avec ses infinies nuances de verts. De nombreux feux de camps brûlent dans ces paysages sombres et boueux. Kelly Reichardt utilise des objectifs à très faible profondeur de champ pour isoler certains plans de l’image. Le bokeh provoqué accentue l’impression que l’on ressent de contempler des tableaux. First Cow est un western original, lent et sensible. Un film sur l’amitié de deux hommes, à la fois doux et sauvage

First Cow, de Kelly Reichardt, 2021